La pédagogie Montessori

Maria Montessori est une femme médecin et pédagogue italienne. Elle est née en 1870 et est morte en 1952.

Elle sera une des premières femmes diplômées en médecine en Italie à la fin du XIXe siècle.

Elle travaillera dans un premier temps dans une clinique pour personnes avec des déficiences mentales. Parmi ces personnes, il y a des adultes, mais aussi des enfants, mélangés aux adultes, et donc pris en charge de la même manière. Consciente que cette absence de prise en charge spécifique est rédhibitoire pour leur développement, elle constate surtout que beaucoup de problèmes considérés comme médicaux sont, en réalité, « pédagogiques ». Elle va obtenir le fait de créer un service spécifique pour ces enfants, qui en fait l'un des premiers services pédo-psychiatriques au monde.

Elle va alors s'intéresser aux méthodes développées par des pédagogues ayant travaillé avec des enfants déficients (notamment Jean Itard). Elle crée alors un matériel adapté qui prend en compte le besoin d’activité de l’enfant et s’appuie sur lui pour favoriser l’acquisition de compétences et de savoirs.

Commençant à travailler alors avec des enfants non déficients, elle va peu à peu développer une pédagogie scientifique à partir de l'observation de l'enfant au début du XXe siècle. Les méthodes éducatives qu'elle va inventer s'appuient sur le libre choix de l’activité, l’autodiscipline, le respect du rythme de chacun et l'apprentissage par l’expérience, à travers l'utilisation de matériel créé spécifiquement pour susciter certains apprentissages. Le tout vise l'épanouissement de l'enfant.

Elle va commencer à former des enseignant·es puis va créer sa première école La Casa dei bambini en 1907, qui va progressivement la rendre célèbre en Italie puis ailleurs dans le monde.

Elle fera parti des nombreux pédagogues à participer à la Ligue internationale pour l'éducation nouvelle à partir de 1921.

Mais dans le même temps, Mussolini accède au pouvoir en Italie. Celui-ci va porter un grand intérêt aux méthodes de Maria Montessori et ira même jusqu'à lui confier la direction de nombreuses écoles d'état ainsi que la formation des enseignants en 1924. Elle va accepter, mais l'étau fasciste va progressivement se refermer sur ces écoles (uniforme, salut fasciste, etc.) qui dévoiera son enseignement. Elle finira par quitter ses fonctions et l'Italie en 1934.

Elle fonde en 1929 une association (AMI, Association Montessori Internationale) pour promouvoir sa pédagogie.

La pédagogie Montessori a un axe central qui est celui du développement de l'autonomie de l'enfant, en accompagnant au mieux celui-ci. On traduit souvent cette approche par la phrase : « Aide-moi à faire seul ».

Pour atteindre cette autonomie, l'enfant va observer, imiter et expérimenter. Dans cette logique, l'enfant doit être en sécurité, encouragé, il doit pouvoir commettre des erreurs et les corriger.

Aussi, l'adulte doit créer un environnement adapté, permettant cet accès à l'autonomie, à l'expérimentation en toutes sécurités.

Cette pédagogie s'appuie sur des grandes phases du développement de l'enfant, pour permettre à chaque enfant de progresser à son rythme.

Une importance particulière est portée à l'expérience, au tâtonnement, au libre choix de l'activité dans des plages de temps clairement définies, dans des espaces également clairement définis. Chaque activité (et son matériel) est pensée pour développer une compétence spécifique. Pour favoriser au maximum les apprentissages, la première fois qu'un enfant va découvrir une activité, l'adulte va montrer la réalisation de l'activité, et l'enfant va se l'approprier par imitation dans un premier temps, avant de pouvoir la faire en autonomie.

Les activités sont pensées pour être pratiquées seules, mais deux enfants peuvent réaliser la même activité ensemble, et donc s'entraider, mais il n'y a pas de travail de groupe à proprement parler.

Le matériel et le mobilier sont conçus spécifiquement pour s'adapter à l'âge de l'enfant et à ses étapes de développement (le plus souvent en bois, tissu, verre ou métal) et très coloré pour susciter l'envie. Le mobilier, à taille d'enfant permet surtout un accès au matériel de manière autonome.

L'aménagement est pensé pour favoriser au maximum la libre circulation et l'accès en autonomie aux activités.

Ainsi, tout comme chaque activité vise le développement d'une compétence spécifique, la classe va être aménagée en espaces spécifiques, chaque espace correspondant à une famille d'activités, pour que les enfants s'y repèrent facilement.

Au sein de chaque espace, les activités sont rangées dans des meubles à hauteur d'enfant et sont classées par niveau de difficulté. Une partie est réservée au matériel consommable pour que les enfants puissent faire les activités sans manquer de rien. Le matériel qui y est rangé évolue au cours de l'année pour suivre l'évolution des enfants.

Des tables individuelles sont réparties dans l'espace entre les espaces spécifiques et les enfants s'installent où ils le souhaitent pour faire l'activité choisie, sauf si celle-ci a déjà un espace de travail déterminé (chevalet pour la peinture, etc.). Les enfants peuvent également se mettre par terre, et ont la possibilité de prendre un petit tapis s'ils le souhaitent, quand ils travaillent par terre.