Quelques principes
La pédagogie institutionnelle est un courant pédagogique apparu après la seconde guerre mondiale, notamment développé par Fernand Oury.
Elle s'appuie sur des principes de la pédagogie Freinet, mais elle a été développée par des enseignant·es exerçant dans des écoles de grandes villes, surchargées (au retour de la guerre et au début des années 50, dans les grandes villes, à cause des destructions notamment, puis des premiers effets du babyboom, les effectifs pouvaient monter jusqu'à 50-60 élèves par classe, dans des écoles accueillant parfois plus de 500 élèves - F. Oury parlait « d'écoles casernes »), qui n'offraient pas les mêmes conditions, et notamment l'accès à la nature des écoles comme celle de C. Freinet.
Ces enseignant·es, vont alors développer d'autres dispositifs pédagogiques, en plus de ceux de la pédagogie Freinet (journal, correspondance scolaire, plan de travail, projets collectifs, conseil, etc.), en renforçant les fonctions du conseil d'une part, mais en donnant une place plus importante au cadre (notamment à traves les « lois » de la classe), et en créant d'autres dispositifs pédagogiques : le « quoi de neuf ? », les ceintures de comportement et de compétences, etc.
Ces enseignant·es-pédagogues vont notamment réfléchir à l'articulation entre cadre, espace, parole et règles. Le lien entre ces concepts va être résumé sous le concept de « 4L » : Lieux-Limite-Loi-Langage
Le lien avec l'aménagement : les 4 L, Lieux-Limite-Loi-Langage
Les pédagogues de la Pédagogie Institutionnelle postulent que pour pouvoir exister, s'exprimer, et travailler l'enfant doit pouvoir se situer dans un lieu (et dans un temps), se sentir appartenir à un groupe, et avoir un cadre, le tout assurant ses sécurités.
Il est donc nécessaire de créer, d’organiser des lieux, de faire en sorte que des élèves puissent se les approprier et de charger ces espaces de significations qui invitent à travailler, à se repérer, à être en lieu sûr.
Ainsi la pédagogie institutionnelle va mettre l'accent sur la nécessité de bien délimiter les espaces (de la classe) et les temps (de la journée), et leur assigner des fonctions bien définies, assorties de fonctionnements également bien définis (règles, ...).
Pour schématiser, l'espace de « regroupement » sera utilisé collectivement dans des moments bien repérés, comme le « quoi de neuf ? » ou le conseil (eux mêmes repérés dans le temps de la semaine puis de la journée). Dans ces moments, et donc dans cet espace à ces moments, la parole y est cadrée par le président·e du moment ( « on demande la parole pour parler »). Dans le moment de travail en autonomie lors duquel l'élève utilise son « plan de travail », il ou elle pourra aller s'installer dans le coin regroupement, mais devra respecter le code des sons ( « je peux communiquer en chuchotant pour demander de l'aide ou en apporter »)...
Pour en savoir plus :
Pour aller plus loin sur la Pédagogie Institutionnelle⚓
Complément : Pour aller plus loin sur la Pédagogie Institutionnelle
Quelques vidéos :
L'éducation en question - Fernand Oury : Y a-t-il une autre loi possible dans la classe ?
Quelques textes :
Oury_Construire la loi dans la classe - P Mérieu.pdf
Fernand Oury et la pédagogie institutionnelle - yves jeanne.pdf
Comment pratiquer la pédagogie institutionnelle - outils méthodologiques - Noëlle de Smet.pdf